Un tribunal déclare le suicide d'un travailleur comme un accident du travail, alors qu'il est survenu en dehors de l'entreprise

Le Tribunal Supérieur de Justice de Cantabrie condamne l'Institut de Sécurité Sociale et la Société Mutuelle d'une entreprise à payer des pensions de veuve et d'orphelin dérivées d'éventualités professionnelles à une femme et sa fille en raison du suicide de son père. Bien que l'événement se soit produit en dehors de l'entreprise, les magistrats considèrent qu'il était lié à son travail

La résolution explique que, outre qu'il est vrai que la présomption d'emploi dans un accident tombe avec un acte suicidaire (en raison du caractère volontaire de l'acte de se suicider), il n'en est pas moins vrai que le suicide est parfois produit par une situation de stress ou de trouble mental pouvant provenir de facteurs liés au travail, ainsi que de facteurs extérieurs à celui-ci.

Dès lors, ce qui est pertinent pour établir si un accident est banal ou professionnel, c'est le lien entre l'événement qui a déclenché le décès et le travail et en l'espèce la Chambre considère que, bien que le suicide ait eu lieu en dehors du lieu et de l'heure de travail, si il y a un lien de causalité avec le travail.

problème de travail

Il n'y a pas d'antécédents psychiatriques constants ou de pathologies psychiques antérieures, mais il y avait néanmoins un problème de travail important qui a conduit à la décision de se suicider. Il s'agissait d'un suicide survenu hors du temps et hors du lieu de travail mais directement lié à son travail puisqu'il était accusé de harcèlement au travail, son entreprise l'avait sanctionné avec suspension d'emploi et mutation dans un autre centre et, en plus, il était prévisible que le collègue victime de harcèlement dépose une plainte pénale individuelle contre lui. Il est également très pertinent que trois jours avant le suicide, il ait dû rejoindre le nouveau lieu de travail en dehors de son lieu de résidence. Par conséquent, selon les magistrats, tous sont des aspects qui ont affecté son état d'esprit et la décision ultérieure de mettre fin à ses jours.

Parce que c'était que l'employé avait des problèmes conjugaux, mais ils n'avaient pas l'entité nécessaire pour mettre fin à la relation entre les époux, puisqu'il est indiqué que, malgré les faits imputés au travailleur, son partenaire n'a même pas voulu mettre fin à la relation, donc Ce problème familial n'implique pas une rupture du lien de causalité, au contraire, la Chambre entend que c'est le problème du travail qui a interféré avec sa vie familiale et non l'inverse.

Bref, la jurisprudence est certes restrictive de l'acte suicidaire en tant qu'accident professionnel, mais le lien de causalité doit être analysé. Et malgré le fait que le suicide ait eu lieu alors que le salarié était en vacances (donc la présomption de travail ne peut être appréciée), le lien est fort : le problème de travail a un lien temporel clair avec l'acte suicidaire puisqu'il débute à peine trois mois avant le mortelle et est très présente dans les jours qui précèdent la prise de décision de se suicider pour deux raisons principales : inquiétude quant aux éventuelles conséquences pénales d'une éventuelle plainte pour harcèlement (un jour avant le suicide se renseigner sur Internet sur les sanctions prononcée pour délits de harcèlement au travail) et de la sanction de transfert dans un autre magasin, en dehors du lieu de résidence de sa famille la plus proche, qui a également été adoptée à la suite de la plainte pour harcèlement.

Dès lors, la Chambre, compte tenu de la séquence temporelle des événements et de leurs connotations sociales, accueille le pourvoi et déclare que les pensions de veuve et d'orphelin issues du décès découlent d'une contingence professionnelle d'accident du travail et que les montants doivent augmenter.