Les dirigeants de l'ERC condamnés pour 1-O demandent de retirer Lesmes de l'examen des grâces

La défense des quatre dirigeants indépendantistes de l'ERC envoyés en prison par le Procés -Oriol Junqueras, Carme Forcadell, Raül Romeva et Dolors Bassa- a présenté lundi le défi de Carlos Lesmes dans la troisième chambre de la Cour suprême, chargée de l'examen pour adultes.

Comme l'indique ERC dans une note, les Républicains considèrent qu'ils ont "de nombreux arguments" pour défendre qu'il est "contaminé" et qu'"ils n'ont pas à participer à cette décision". Concrètement, ils demandent sa récusation pour "manque d'impartialité" et pour "médiation entre l'intérêt direct du magistrat et la cause" (article 219 LOPJ).

De même, la défense républicaine a également estimé que Lesmes manquait "d'apparence d'impartialité" selon la Cour européenne des droits de l'homme. Dans ce cas, l'équipe juridique souligne les déclarations de Lesmes au Forum de la justice de l'Ordre des avocats de Madrid en 2021.

Interrogé à ce sujet, le magistrat a assuré que les grâces étaient "difficilement acceptées". Par ailleurs, la défense a rappelé qu'à l'ouverture de l'année judiciaire 2022-2023, Lesmes a pris la parole en défense des agissements des magistrats de la Cour suprême et contre la « déjudiciarisation ». Ces déclarations, pour la défense, représentent "une prise de position claire contre les sucreries".

Carlos Lesmes

Lesmes a occupé la présidence du Conseil général du pouvoir judiciaire (CGPJ), jusqu'à sa démission le 10 octobre dans le but d'obliger le PSOE et le PP à se désengager du renouvellement des membres de la direction des magistrats, selon le communiqué. Après la démission, Lesmes a rejoint le cinquième du contentieux administratif de la Cour suprême, qui a promis de résoudre les recours contre les grâces pour les dirigeants du Procés.

Dans le communiqué, ERC rappelle que "le parti a depuis longtemps mis en garde contre la fragilité des grâces", qui sont "partielles et révisables". En effet, la Cour suprême a admis le recours contentieux déposé par PP, Cs, des parlementaires et Vox, ainsi que l'ancien délégué du gouvernement en Catalogne en 2017, Enric Millo.