Ils trouvent une gigantesque bactérie de 2 cm de long, 5.000 XNUMX fois plus longue que la normale

Joseph Manuel NievesSUIVRE

Quand on parle de bactéries, il est normal de penser à de minuscules créatures impossibles à voir sans microscope. Mais cela ne fonctionne pas pour une bactérie récemment découverte dans les mangroves des Caraïbes. Celui dont la taille est si énorme qu'il peut être vu à l'œil nu. En effet, il peut atteindre 2 cm de long. C'est-à-dire environ 5.000 XNUMX fois plus grand que n'importe lequel de ses congénères. Et de plus, ce véritable géant du monde des bactéries possède un énorme génome qui ne flotte pas librement à l'intérieur de la cellule, comme c'est habituel chez d'autres, mais est enfermé dans une membrane, ce qui est caractéristique des cellules beaucoup plus avancées et complexes, comme ceux qui composent le corps humain.

Comme l'expliquent les chercheurs dans un article publié sur le serveur bioRxiv, il pourrait s'agir d'un véritable "chaînon manquant" dans l'évolution des cellules complexes. L'une des divisions les plus fondamentales de la vie distingue deux groupes de cellules : les procaryotes, cellules simples, sans noyau bien défini et dont le matériel génétique est distribué dans tout son intérieur ; et les eucaryotes, des cellules beaucoup plus complexes et compartimentées, avec un noyau entouré d'une membrane qui stocke le précieux ADN et des organes qui remplissent diverses fonctions. Au premier groupe appartiennent les bactéries et tous les microbes unicellulaires du règne des archées. Au second, toutes les cellules qui forment des organismes complexes, de la simple levure à l'homme.

La frontière a été tracée

Mais la bactérie nouvellement découverte brouille la frontière entre les procaryotes et les eucaryotes. Une fois de plus, Olivier Gros, biologiste à l'Université des Antilles françaises et co-auteur de l'article, est tombé sur l'étrange organisme, en forme de filament et qui poussait sur les feuilles de mangals en décomposition. Mais ce n'est que cinq ans plus tard qu'il a réalisé que ces organismes étaient des bactéries. Et mis à part leur taille, il n'a pas réalisé à quel point ils étaient spéciaux jusqu'à récemment, lorsqu'un étudiant diplômé de Gros, Jean-Marie Volland, a relevé le défi de les caractériser.

À l'intérieur de la bactérie, en fait, Volland a trouvé deux sacs membranaires, dont l'un contient tout l'ADN de la cellule. Selon le scientifique, il s'agit "d'une grande nouvelle étape" qui implique que les dernières rangées de la vie ne soient peut-être pas aussi différentes qu'on le croyait auparavant. Il est peut-être temps de renverser notre définition des procaryotes et des eucaryotes.

Le deuxième sac pourrait être la raison pour laquelle ces bactéries ont réussi à devenir si grandes. En fait, il est similaire à d'autres bactéries géantes (mais pas tout à fait) mangeuses de soufre trouvées en Namibie en 1999. Le sac, vraisemblablement rempli d'eau, occupe en fait 73% du volume total de la bactérie. Et compte tenu de sa similitude avec celle de la Namibie, l'équipe a été placée dans le même genre et le nom Thiomargarita magnifica a été proposé.

Le plus grand spécimen observé par les chercheurs mesurait 2 cm de long, bien qu'ils pensent qu'il pourrait y en avoir encore plus. Le sac d'ADN, écrasé contre le bord intérieur de la bactérie, a révélé un énorme génome : une once d'un million de bases constituant un total de 11.000 3.900 gènes clairement identifiables. Normalement, les génomes bactériens contiennent en moyenne quatre millions de bases et environ XNUMX XNUMX gènes.

La découverte est donc en contradiction flagrante avec l'idée générale selon laquelle les bactéries sont des organismes à évolution lente, de simples «sacs de protéines» et incapables d'accomplir les tâches de la vie complexe. Apparemment, quelque chose qui est très loin de la vérité.