Les derniers membres d'équipage de l'avion vénézuélien-iranien sont libérés en Argentine

Le juge fédéral Federico Villena a autorisé le départ d'Argentine des cinq derniers membres d'équipage de l'avion vénézuélien-iranien détenus sous enquête judiciaire pour d'éventuels liens avec le terrorisme international, comme l'a confirmé ce vendredi ce dernier.

"J'ai dû prendre une décision, car la Chambre fédérale de La Plata (province de Buenos Aires) m'a donné un certain délai pour résoudre la situation et n'avait pas suffisamment de preuves pour les poursuivre. J'ai dû dicter le manque de mérite", a déclaré Villena à EFE.

Le magistrat a estimé qu'il n'y avait pas suffisamment de preuves pour poursuivre les membres d'équipage de l'avion d'Emtrasur pour le délit de financement d'activités terroristes.

Le pilote Gholamreza Ghasemi, le commandant de bord Abdolbaset Mohammadi, l'ingénieur renfort Saeid Valizadeh et les cadres de la compagnie vénézuélienne Víctor Manuel Pérez et Mario Arraga Urdaneta ont bénéficié de cette mesure.

Ces cinq membres d'équipage étaient les derniers d'une liste de 19 personnes, -5 Iraniens et 14 Vénézuéliens- entrées en Argentine le 6 juin à bord du Boeing 747-300 immatriculé YV3531.

La première douzaine libérée est arrivée au Venezuela le 16 septembre et deux autres le 30 septembre alors que les autres demandaient à quitter l'Argentine.

L'avion a été perdu au profit de la compagnie iranienne Mahan Air et est actuellement entre les mains d'Emtrasur, une filiale du Consortium vénézuélien des industries aéronautiques et des services aériens (Conviasa), tous deux sanctionnés par le département américain du Trésor.

« Nous avons des éléments qui nous permettent de soupçonner qu'il y a du financement, mais pas assez pour dicter des poursuites. C'est pourquoi le 'défaut', qui est une décision intermédiaire », a ajouté le juge.

L'avion est arrivé en Argentine en provenance du Mexique après avoir tenté de se rendre en Uruguay pour faire le plein, mais a dû revenir car le pays voisin ne lui a pas permis d'atterrir.

« Nous les recevons dans le délai raisonnable qui est établi dans un Etat de droit. L'enquête a été un succès de notre point de vue et du point de vue de la communauté internationale, même si l'enquête n'est pas close et se poursuit », a déclaré le magistrat.

Cette affaire a fait grand bruit en Argentine, pays qui a subi des attentats terroristes dans les années 1990 -contre l'Association mutuelle israélite argentine (AMIA) et contre l'ambassade d'Israël à Buenos Aires- et la justice locale pointe du doigt le groupe Hezbollah et les membres de l'alors gouvernement iranien comme responsable