Les victimes de l'ETA crient ce samedi contre les "votes pour les prisonniers" du PSOE et de Bildu

Jorge NavasSUIVRE

Victimes de l'ETA, les principaux partis d'opposition et syndicats des forces de sécurité descendent dans la rue ce samedi pour manifester contre un "gouvernement traître". C'est ainsi que le définit l'Association des victimes du terrorisme (AVT), qui a appelé à la manifestation ce samedi à partir du dernier 12.00hXNUMX sur la Plaza de Colón.

Une mobilisation qui intervient après presque quatre au cours desquelles Pedro Sánchez et son ministre de l'Intérieur, Fernando Grande-Marlaska, ont forcé la politique pénitentiaire en faveur des détenus de l'ETA. A tel point que de nombreuses victimes et groupes qui les soutiennent ont décidé d'élever la voix avec un « ça suffit », comme ils crieront aujourd'hui au cœur de la capitale.

Les « trahisons » du PSOE, comme les qualifie l'AVT, ont été accomplies avant même que Sánchez ne reprenne La Moncloa à la mi-2018, lorsqu'il a assuré en toute solennité qu'il ne serait jamais d'accord avec le bras politique des membres pro-ETA : "Avec Bildu on ne va pas s'entendre, si tu veux je le répète vingt fois", déclarait-il dans une interview dès 2015.

Et ainsi de suite jusqu'en 2019, déjà en tant que président, lorsqu'il a nié activement et passivement que son parti allait s'entendre avec ceux d'Otegi pour prendre le pouvoir au pouvoir en Navarre : "Avec Bildu, rien n'est convenu", a insisté Sánchez quelques jours avant son partenaire. María Chivite a été investie présidente régionale grâce à l'abstention de 5 députés bildutarras.

Juste après les dernières élections générales de 2019, Sánchez lui-même a fait de Bildu l'un de ses partenaires privilégiés. Et, à partir de là, les décisions du gouvernement ont été prises avec un dénominateur commun : favoriser les près de 200 prisonniers de l'ETA qui continuent de purger leur peine, dont beaucoup pour des crimes de sang.

En tant qu'informateur de la Garde civile révélé à mon passé, l'environnement des membres de l'ETA a bénéficié d'une ligne directe et privilégiée avec l'Exécutif à travers la délégation gouvernementale au Pays basque et les établissements pénitentiaires, dépendant du ministère de l'Intérieur.

Entre-temps, le gouvernement Sánchez a liquidé la politique de dispersion des membres de l'ETA au moyen de rapprochements, dont Marlaska a autorisé plus de 300. Ainsi, sur les 183 prisonniers du gang qui continuent de purger leur peine en Espagne, plus de la moitié ( 101) sont déjà dans les prisons du Pays basque et de Navarre et il n'en reste aucun à plus de 400 kilomètres.

En plus des approches, le gouvernement a également promu d'autres mesures pénitentiaires, telles que la progression dans les notes. Il n'y a qu'un seul membre de l'ETA au régime le plus strict (premier degré), alors qu'il y en a déjà 26 au troisième degré, ce qui leur permet d'accéder à la libération conditionnelle et, en pratique, de sortir dans la rue.

Quelque chose qui va s'accélérer dans les mois à venir en raison d'une autre manœuvre de ce gouvernement, comme le transfert de la compétence des trois prisons basques à l'exécutif régional à la fin de l'année dernière. Ou, ce qui revient au même, laisser la moitié des détenus de l'ETA – 89 sur 181 – et leur future prison entre les mains du PNV, le parti hégémonique de cette communauté.

Plus de concessions

L'exécutif de Sánchez a exploré d'autres moyens d'aider les tarras condensés avec des peines plus longues, qui sont celles qui préoccupent et font le plus pression sur Bildu. Ainsi, ils envisagent d'inclure des réformes juridiques afin qu'ils puissent déduire en Espagne les années de prison qu'ils purgent en France pour d'autres crimes ou réduire la limite réelle de la prison dans notre pays, actuellement fixée à 40 ans.

Selon les calculs de l'AVT, seule la première de ces mesures permettrait à une cinquantaine de membres de l'ETA d'économiser plus de 400 ans de peines prononcées par la justice espagnole. Le leader de Bildu, Arnaldo Otegi, s'est vanté en octobre auprès des Abertzales que « ces 200 prisonniers doivent sortir de prison. Si pour cela nous devons voter les budgets [de l'État], nous votons pour eux ».

Merci à part d'évoquer l'une des situations qui a suscité le plus d'indignation chez les victimes : les « ongi etorri » ou hommages publics aux prisonniers de l'ETA. Malgré le fait que son environnement a promis d'arrêter de les faire, la vérité est qu'ils continuent à se répéter alors que le ministère de l'Intérieur a passé quatre ans sans nouvelles de la réforme juridique qui inquiète l'AVT pour punir par des sanctions économiques les municipalités qui autorisent ces actes. Il y a tout juste deux semaines, des centaines de personnes ont rendu hommage au membre de l'ETA Ibai Aginaga au fronton municipal de Berango avec la complicité de cette mairie de Biscaye.

La justice ne s'arrête pas

D'autres nouvelles pour les victimes viennent de la Haute Cour nationale, qui a mis l'Intérieur au pied du mur pour accorder des troisièmes degrés avec des cartes grossières de repentir et des demandes de pardon dans lesquelles les membres de l'ETA ne mentionnent même pas les victimes qu'ils ont assassinées ou les attaques qu'ils ont engagé. Il a également rouvert plusieurs affaires judiciaires pour tenter de poursuivre les membres de la direction de l'ETA qui ont ordonné, planifié ou autorisé des crimes tels que ceux de Gregorio Ordóñez et Miguel Ángel Blanco.