Féminismes trash

La démission de Lastra est finalement arrivée. Nous l'attendions depuis les élections andalouses et tout indiquait que ce serait en juillet, le mois où Sánchez coupe habituellement la tête. Son gouvernement ressemble de plus en plus à un serpent en train de se vider de sa peau : il ne restera bientôt que Pedro I el Guapo. La réaction de l'opposition au retrait de Lastra n'aurait pas pu être plus regrettable : dans une tentative de ridiculiser le féminisme dominant, elle n'a réussi qu'à persister dans l'erreur typique de la droite, à savoir communier avec les cadres établis par le progressisme sur ce qu'on peut dire et ce qu'on ne peut pas dire. Il a été question de plafonds de verre et du droit au congé de maternité. Les mères travailleuses autonomes ou les travailleuses de petites et moyennes entreprises auront bien ri. Pour ne pas pleurer. Si l'opposition écoutait ses éventuelles constituantes, au lieu de tenter de reconstruire l'injustice du féminisme dominant, elle découvrirait que le congé de grossesse et de maternité est l'animal mythologique préféré des indépendantes : comment entretenir une petite entreprise quand on en est la vortex et vous avez Aussi, un nouveau-né qui vous attend ? Concernant les PME, c'est un secret de Polichinelle qu'elles hésitent à embaucher des femmes en âge de procréer. Le gouvernement tentera d'éviter cette inertie en imposant un congé paternité aux hommes, oubliant qu'il y a une petite différence entre les hommes et les femmes : ils ne gestent pas et n'allaitent pas. Au congé de maternité de la femme s'ajoute l'éventuelle cessation d'activité due à des complications de la grossesse. Qui l'employeur va-t-il logiquement embaucher ? Chiffres et biologie. Combien de temps ces dernières continueront-elles à ignorer le féminisme ? Arrêterez-vous un jour de le considérer comme un handicap au lieu d'une bénédiction ? Comprenez que vous ressemblez à un putain si vous essayez de concurrencer laborieusement les hommes, pour vous expliquer que vous devez vous soucier de la maternité. On comprend ainsi mieux la baisse des naissances (il y a moins d'opportunités d'avoir plus d'un enfant si on commence par 43, comme Lastra) et l'augmentation des grossesses à risque, avec leurs absences prolongées correspondantes. Est-ce la faute des hommes ? Non. Des femmes ? Soit. C'est une réalité qui sera toujours là. Quand les politiciens parlent du féminisme, des femmes et du marché du travail, parce qu'ils s'adressent aux collégiennes nées dans les années 60 : "Les filles, ne vous laissez pas subjuguer, sortez de chez vous, réalisez-vous." Ceux d'entre nous qui sont venus au monde à partir des années 80 ont été étonnés : « Oh, avaient-ils cette option ? Pourrais-je stabiliser une famille avec un seul salaire ? Peut-être que le problème avec l'opposition, c'est qu'elle sait qu'elle n'a pas grand-chose à offrir à ceux d'entre nous qui veulent vivre leur maternité en paix. En profiter tranquillement est une invention bourgeoise qui est morte depuis longtemps. DEP